samedi 30 avril 2016

30 avril 2016

Il est 7h30. Le réveil sonne. Avec l'Homme, on a jamais aussi bien dormi. Etrange sensation d'ailleurs : une bonne nuit la veille d'un accouchement programmé. Définitivement, je on n'est pas stressé.

Petit-dèj en tête à tête. L'avantage quand le gynéco te dit le jeudi, soit 2 jours avant: "Ecoute je te donne jusqu'à samedi, si d'ici là rien ne s'est passé, tu viens samedi à 8h30 pour qu'on déclenche", bah c'est que tu peux t'organiser.

Ok, je crois que là je n'ai plus le choix. Bref c'est pratique. Bon plan, surtout quand c'est le second bébé et qu'il faut que tu te débarrasses de l'ainé. "Se débarrasser" mais pour mieux le récupérer après. Si si je vous promets.
Donc le Ptiga a dormi chez son papy et sa mamy Zazoue.

On reprend le fil : petit-dèj en tête à tête, du coup léger pour moi.

Je m'habille, je jette un dernier coup d'oeil dans le miroir de la salle de bain à ce ventre énorme. Et on file, en prenant notre temps, à la maternité. 
Là encore, étrange de prendre son temps alors qu'on va accoucher. La fois précédente, c'était plutôt "fais vite, j'ai des contractions, ça fait mal". Là ça ressemble plutôt à "tu reveux un café mon chéri?"

On sonne pour accéder aux salles de naissance. Une sage-femme -Anne-Gaëlle, c'est écrit en gros sur sa blouse rose- vient nous accueillir. Au même moment, Fadi le plus chouette des gynéco (oui, on a passé un cap, en même temps, c'est le 2ème bébé, on s'appelle par nos prénoms maintenant!) arrive, avec un grand sourire. Je suis heureuse de le voir.
On précise à la sage-femme : "Bonjour, nous avons rendez-vous pour accoucher". 

Elle nous installe directement en salle de naissance, et nous précise qu'il y a une césarienne en cours, et une maman dans la salle d'à côté dont le travail a commencé. 
Et là, je me dis deux choses : 
- ok, c'est parti, la compétition est lancée. Je veux être la première à accoucher.
- ok, ça va être long, je suis loin d'être prioritaire. Pitié, je ne veux pas rester 24h dans cette pièce.

Mais finalement, tout s'enchaine. Je me change "I'm sexy and I know it". Et à 10h, les hostilités commencent : un cathéter dans le bras pour injecter le produit qui va activer le travail. 

Anne-Gaëlle vient régulièrement pendant la 1ère heure pour voir si le travail commence. Mais rien n'y fait. Cette petite ne veut vraiment pas sortir !
Pendant une heure, ce produit coule dans mes veines mais n'agit pas. J'ai le sourire, on discute avec l'Homme. Je lui fais part de mon envie de boire un cocktail "mais même sans alcool tu sais, ananas/mangue/lait de coco". Tout va bien. C'est cool un déclenchement.


Puis après un énième contrôle, la sage-femme réalise un acte médical dont je vous épargnerais les détails (bon allez si je sens bien que vous êtes curieux. Elle  perce une poche dans laquelle visilement il y'a de l'eau...)
Comme je suis un peu impatiente, je demande à la sage-femme un ballon pour activer tout ça. Et combinaison des 2, comme par magie, les contractions arrivent. ENFIN! 
Je parviens à contrôler la douleur pendant une heure (ça sert finalement les cours de préparation à l'accouchement avec option sophrologie, tiens il faudra que je vous en parle). 

Vers 11h30, la sage-femme revient nous voir :"ah ça y'est vous avec un peu moins le sourire".

Ouiiiiiii, la dernière contraction m'a achevée. Appelez-moi l'anesthésiste. En moins de 5 minutes, il est là. En moins de 10, la péridurale est posée. Parfaitement. A tel point que je me demande s'il l'a réellement posée. Et en moins de 2, je n'ai plus mal. C'est magique. Je plane un peu, je précise à l'Homme "je vais me reposer un peu". Je suis entre deux eaux, je dors sans dormir.

13h, le plus chouette des gynéco passe une tête (sans mauvais jeu de mots!). "Je reviens dans un quart d'heure pour le final".

13h20 : "allez on se fâche Aurélie!"

13h35 : "tends les bras Aurélie, ton bébé est là"

Je pleure toutes les larmes de mon corps. Elle est belle, elle est toute bien finie. Avec tous ses cheveux. Je la serre fort contre ma peau. L'Homme la serre fort contre sa peau. Et je pleure encore et encore. Tout est parfait, je voudrais que le temps s'arrête.  

Bienvenue jolie petite fille.

NB : Après 3h30 de course acharnée, j'ai accouché juste en 2de position. C'est la césarienne qui a gagné. En même temps ...



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